- fumant
-
• av. 1559; p. prés. de 1. fumer1 ♦ Qui émet de la fumée. Bûches, cendres encore fumantes. Un cratère fumant. « la mèche toujours fumante de leurs fusils » (Vigny).2 ♦ Qui émet (ou semble émettre) de la vapeur. Soupe fumante. Naseaux fumants.♢ Chim. Se dit des substances volatiles qui s'hydrolysent au contact de la vapeur de l'air. Acide nitrique fumant.3 ♦ Fig. (1586 ) Fumant de colère. ⇒ bouillonnant, fou.4 ♦ (de l'anc. expr. bloc fumant « coup par lequel le joueur de billard bloque la bille en faisant un petit nuage de poussière ») Fam. Un coup fumant, admirablement réussi. — Par ext. ⇒ formidable, sensationnel. C'est fumant !fumant, anteadj.d1./d Qui dégage de la fumée, de la vapeur. Cendres fumantes. Potage fumant.|| CHIM Acide fumant, dont les vapeurs forment un brouillard au contact de la vapeur d'eau de l'atmosphère.d2./d Fig. Dans une violente colère. Fumant de rage.d3./d Fig., Fam. Sensationnel. Un coup fumant.⇒FUMANT, ANTE, part. prés. et adj.I.— Part. prés. de fumer.II.— Emploi adj.A.— Qui dégage de la fumée. Encens, volcan fumant; chandelle, cheminée fumante. Tunis lui appartenait; mais elle ne faisait plus qu'un amoncellement de décombres fumants (FLAUB., Salammbô, t. 2, 1863, p. 145). Des hommes vidaient des seaux d'eau dans les flammes, ou sur les ruines encore fumantes (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 13).B.— P. ext. Qui dégage de la vapeur. Soupière fumante, cheval fumant. L'étable fumante, dans la prime fraîcheur du matin (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 11). Une forte odeur de labour fumant (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 70). Le sang fumant des holocaustes (THARAUD, An prochain, 1924, p. 72). Je dressais l'oreille pour entendre l'aboi des chiens lancés sur les laisses fumantes d'un sanglier (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 394) :• 1. Non loin, du côté du lac Rotorua, dans l'est, mugissaient les sources thermales et les cascades fumantes du Rotomahana et du Tetarata entrevues par quelques hardis voyageurs.VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 112.— Spéc., CHIM. [En parlant d'une substance volatile] Qui émet des vapeurs au contact de l'air humide. V. azotique ex. 2.C.— Au fig.1. [En parlant d'une pers.] Bouillonnant, excité, échauffé. Fumant de colère. Les idées ne sont pas nettes encore. La tête fumante, vous croyez voir des formes revenir sur vous (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 277). Il [le roi barbare] creva la porte et surgit en soudard la hache au poing et tout fumant de sa puissance, et plein d'un énorme désir d'étonner (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 841) :• 2. ... quand Hochedé vainqueur, son bon droit enfin établi, et son chronomètre contre son cœur, quitta tout fumant encore d'indignation le bureau de l'escadrille, j'aurais embrassé Hochedé. Je découvrais les trésors d'amour de Hochedé. Il luttera pour son chronomètre.SAINT-EXUP., Pilote guerre, 1942, p. 357.2. Fam. Coup fumant. [P. anal. avec l'expr. anc. bloc fumant qui désignait le coup par lequel un joueur de billard bloquait si vivement sa bille qu'il provoquait un petit nuage de poussière] Coup parfaitement réussi et qui fait sensation. Imagine que (...), histoire de te mouiller, quelqu'un s'en soit servi [de ton auto] pour (...) faire un coup fumant (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 87).— P. ext. [En parlant d'une pers. ou d'une chose] Formidable, sensationnel. Cette femme-là était « du tonnerre », était « fumante » (VIALAR, Rendez-vous, 1952, p. 44).Prononc. :[
], fém. [-
]. Fréq. abs. littér. : 983. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 021, b) 2 310; XXe s. : a) 1 752, b) 1 016.
fumant, ante [fymɑ̃, ɑ̃t] adj.ÉTYM. Av. 1559; p. prés. de 1. fumer.❖♦ Qui fume.1 (Fin XVIe). Qui émet de la fumée. || Bûches, cendres encore fumantes. || Ruines fumantes (→ Amas, cit. 3). || Un cratère fumant.1 Oui, Seigneur, lorsqu'au pied des murs fumants de Troie Les vainqueurs tout sanglants partagèrent leur proie.Racine, Andromaque, I, 2.2 (…) on n'entendait que le bruit des pas mesurés des sentinelles; on ne voyait, dans la nuit sombre, que la petite lumière rouge de la mèche toujours fumante de leurs fusils (…)A. de Vigny, Cinq-Mars, XXIV.2 (Av. 1559). Qui émet (ou semble émettre) de la vapeur. || Soupe fumante. || Corps fumant (→ Évaporer, cit. 4). || Naseaux, flancs fumants d'un cheval. || Abattoir où ruisselle le sang tout fumant (→ aussi Appliquer, cit. 1). — Poét. || Bras fumants de sang, du sang fraîchement répandu des victimes.3 (…) les collines de bruyère, toutes fumantes sous les premiers feux du jour.É. de Senancour, Oberman, XXII.♦ Chim. Se dit de substances volatiles qui s'hydrolysent au contact de la vapeur d'eau de l'air. || Acide nitrique fumant.3 (1640). || Fumant (de colère). ⇒ Bouillonnant, brûlant. || Il sortit de cette violente discussion la tête encore toute fumante. ⇒ Échauffé.4 N'ayant pu vous venger, je vous irai rejoindre,Mais si fumante encor d'un généreux courroux (…)Corneille, Cinna, IV, 4.5 Helvétius, préoccupé de son ambition de célébrité littéraire, nous arrivait la tête encore fumante de son travail de la matinée.Marmontel, Mémoires, VI.4 Fam. || Un coup fumant (par anal. avec l'anc. expression bloc fumant : coup par lequel le joueur de billard bloque la bille si vivement qu'un petit nuage de poussière sort de la blouse comme une fumée) : coup admirablement réussi et faisant sensation. || Après ce coup fumant, l'adversaire sembla découragé. — (XXe). Par ext. Fam. (et vieilli). ⇒ Formidable, sensationnel. || Un spectacle fumant. || C'est fumant !P. Vialar, Rendez-vous, p. 44, in T. L. F.
Encyclopédie Universelle. 2012.